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19.09.2005

Caramba! encore raté!

Dans la série « Caramba ! encore raté ! », votre petite âme errante a loupé pour vous la conférence du collectionneur Bruno Decharme à la maison rouge jeudi dernier et la projection aujourd’hui, au cinéma Max Linder, d’Aloïse le film féministe de Liliane de Kermadec dans lequel Delphine Seyrig marienbadise en marmonnant des petits riens que l’on dirait frais pondus par Marguerite Duras.
Entre temps j’ai passé un bon ouik à Bruxelles, où l’on mange du kangourou dans les restos, ce qui fait que dimanche toute la ville sautillait pour la journée sans voitures.

J’en ai profité pour aller au marché aux puces où j’ai chiné pour 2 thunes un vieux bouquin d’Izzo sur La Cuisine exotique, insolite, érotique. Joseph Delteil a raison de dire qu’il y a « la cuisine brute comme il y a l’art brut ». Je suis restée scotchée devant la recette (tchèque) de la soupe au mou de veau : Faire dégorger le mou 3 h dans l’o salée. Le cuire ¼ d’h dans une nouvelle o, le couper en dés, le faire revenir dans le saindoux avec oignon émincé. Ajouter une cuiller à soupe de farine, mélanger. Saler, poivrer + petit peu de vinaigre. Laisser bouillir 5 mn. Servir sur croûtons frits

En passant rue Haute, je suis allé photographier la boîte aux lettres de la galerie Art en marge

Dans la même rue, j’ai redécouvert cette drôle de petite librairie dont la vitrine s’orne de proclamations radicales et d’accumulations d’objets hétéroclites non moins
alléchantes.

Pour finir, dans une ruelle un peu merdique située entre la rue Blaes et la rue Haute, devant chez Mohammed le coiffeur, près d’une limousine qui stationnait là en attendant des mariés, je me suis régalée d’une palissade assez sanglante peinte par des enfants.

Et puis c’est tout.


Ou plutôt non.

Encore un petit snif pour Jacques Lacarrière, l’auteur de Chemin faisant parce que cet infatigable marcheur (1000 km à pied à travers la France) vient de poser définitivement son sac sur le bord de la route de la vie.

23:55 Publié dans In memoriam, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jacques Lacarrière, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

15.09.2005

Cocos plats

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J’étais en train d’éplucher les cocos plats en me disant que je n’avais rien à vous mettre sous la dent quand le facteur a sonné 2 fois. Il m’apportait un paquet avec le livre sur Richard Greaves que j’attendais.
Dans ma joie, je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir une boîte de fourrés aux framboises.
S’il y en a qui ne savent pas encore qui est Greaves, ce discret créateur de la profonde campagne québécoise qui s’est bâti tout seul un petit village idéal à base de constructions disloquées et labyrinthiques, accueillantes et inhabitables, qu’ils se procurent vite fait ce bouquin là.
Réalisé par Sarah Lombardi, collaboratrice scientifique de la Collection de l’art brut à Lausanne et par Valérie Rousseau, directrice de la Société des arts indisciplinés à Montréal, ce Richard Greaves anarchitecte va servir de catalogue à une expo qui se baladera pendant 2 ans à Montréal, New York, Lausanne et Chicoutimi.
C’est d’abord un chouette album de photos qu’on offre à son chéri ou qu’on garde jalousement dans sa collec. Le photographe Mario del Curto se montre ici à la hauteur de sa réputation.
S’il n’était pas si tard, je vous en ferais des tonnes sur ces clichés épurés de la présence humaine, si révélateurs du désordre créatif des structures de Greaves. La qualité de l’impression donne aux noirs et aux blancs une profondeur et un velouté superbes. On dirait qu’on a utilisé cette bonne vieille héliogravure.
Dans une seconde partie, autour de l’érudite postface de Lombardi et Rousseau, une pléiade de plumes européennes est réunie. Les textes de Roger Cardinal, Lucienne Peiry, Jean-Louis Lanoux, en français puis en anglais, sont judicieusement entrelardés de rapides pensées de Richard Greaves, style : « Tout ce que je fais ici, c’est pour mieux dormir / Everything I make here is so I can sleep better ».

Richard Greaves Anarchitecte / Anarchitect
5 Continents Editions et Société des Arts Indisciplinés
Distribution : Editions du Seuil

00:40 Publié dans Expos, Images, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : richard greaves, mario del curto, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

14.09.2005

Hygiène de vie


Faut que j’adopte une autre hygiène de vie, sinon c’est mon blog qui trinque. Hier soir votre petite âme errante était bien décidée à vous causer littérature mais elle s’est endormie sur son Grozda.
Vous vous demandez ce qu’un Grozda peut être? C’est un bouquin de Denis Grozdanovitch, bien sûr. Un écrivain qui a le chic pour mêler rêveries philosophiques et observations désinvoltes et poétiques. Sans vous prendre la tête.medium_petit_traite_de_desinvolture_reduit.jpg
Avec des qualités pareilles pas étonnant qu’il croise de temps à autres le chemin de l’art brut. De l’une de ses promenades en Grèce, racontée dans son Petit traité de désinvolture, j’ai gardé pour vous la rencontre dans un potager perdu de «quatre mannequins ayant sans doute fonction d’épouvantails (…) : l’un d’eux est une vieille fille enjuponnée munie d’une ombrelle, qui fait des grâces, le visage fendu (…) d’un sourire incoercible; un autre figure une sorte de mécanicien en salopette coiffé d’un chapeau à la Sherlock Holmes, qui fume la pipe et porte à la main un panier rempli d’œufs, tandis que le troisième est un soldat casqué, en costume kaki, tenant par la main une petite fille en nattes, bien proprette, avec sa jolie robe du dimanche – on croit presque la voir sautiller ! ».
Vous voyez la scène ? Et si vous voulez assister à la rencontre de l’auteur et du « vieil homme édenté (…) qui est le créateur de ce décor », allez vite à la page 191. Sans vous endormir dessus.



23:45 Publié dans Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : denis grozvanovitch, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

11.09.2005

Points rouges

Ce n’est pas parce que la rue du Perche est introuvable et que le sourire du maître des lieux est plutôt glagla qu’il faut bouder la Galerie Alain Margaron et vous priver du plaisir de vous promener au Paradis terrestre d’Anselme Boix-Vives. Cette expo de l’ex-berger catalan, marchand de primeurs en Savoie avant de tomber dans la peinture sur le tard (1962-1969), coïncide avec la sortie du deuxième volume (environ 4 kg) du Catalogue raisonné de l’œuvre de ce créateur qui n’en demandait sans doute pas tant.
C’est que Boix-Vives n’a plus rien du petit naïf qu’on se plaisait à voir en lui à ses débuts. Il est devenu un peintre à part entière après sa mort et même un grand peintre, ayant la chance d’avoir une famille qui s’occupe de lui et un vrai talent.
Deux jours après le vernissage de l’expo Margaron, on le mesure au nombre de points rouges. Maman ! une vraie varicelle. Parmi ces déjà-vendus –qui sont naturellement les mieux- un Gardien d’oiseau bleu de 67 et un drôle de Drapeau au chien de la même année m’ont sauté aux yeux. Ainsi qu’une gouache de 62 intitulée Garde national, au verso d’une facture.

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Feuilletant le Catalogue raisonné bourré de repros de documents rares, je me suis souvenu que Boix-Vives était aussi l’auteur de brochures électoralo-utopistes. Je ne résiste pas à vous en offrir un échantillon : « Donc la paix doit exister quelque part dans le monde. Qu’elle soit cachée dans le fond des océans, dans les sommets de la Sibérie, dans les villes ou villages, dans les grottes inexplorées, quelque part on doit trouver la paix puisque tout le monde en parle sans savoir de quelle couleur elle est. Je ne crois pas me tromper si je vous dis Voilà, la paix est cachée à Moûtiers, mais personne ne le savait. » (La Paix par le Travail, Plan d’Organisation Mondiale sans Politique).


Jusqu’au 29 octobre
Anselme Boix-Vives, Paradis terrestre 1962-1969
Galerie Alain Margaron , 5 rue du Perche, 75003 Paris

00:05 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Anselme Boix-Vives, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

10.09.2005

Violons d'Ingres

Films lourds, QQ la Praline, trop violents… Je vous assure que c’est dur de se faire une toile en ce moment. G bo éplucher les pariscoperies, les télékrishnazeries et autres zurbaneries, je trouve rien à ma pointure.
Heureux qu’on a inventé les DVD ! Votre petite âme rerrante est folle de bonheur parce qu’elle vient de mettre la main sur Violons d’Ingres (1939), le court-métrage de Jacques B. Brunius caché dans la version restaurée par Catherine Prévert de Mon frère Jacques par Pierre Prévert (Doriane Films).
Cela faisait une paie que je voulais voir ce modèle du film documentaire traitant des bâtisseurs du rêve. Avec Violons d’Ingres on s’invite chez des créateurs spontanés depuis longtemps oubliés. Dans la villa d’Auguste Corsin à Etampes, dans un poulailler décoré de girouettes à Ouessant, parmi les terres cuites d’Angelina Opportune Leverve à Semur-en-Auxois.
Et si vous voulez savoir quelle tête avait Brunius, acteur aussi bien que réalisateur, c’est le moment de revoir L’Affaire est dans le sac (1932) « ce sommet de l’humour révolté surréaliste » selon Ado Kyrou. Le grand type plutôt bouffon qui réclame
« un béret, un béret français » au vendeur de chapeaux sans stock incarné par Carette, c’est Brunius en personne.


13:45 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jacques B Brunius, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

08.09.2005

Uberzeichnungen

Je mets en stand by l’histoire de mes congés payés pour vous susurrer que vous feriez mieux de vous propulser vite fait à la maison rouge plutôt que de peigner la girafe.
Pas de panique cependant. Vous avez jusqu’au 9 octobre pour vous gaver de l’exposition Arnulf Rainer et sa collection d’art brut.
Arnulf (à vos souhaits !) c’est cet artiste autrichien iconoclaste trop connu pour que je le présente. Iconoclaste, il ne l’est pas, bien sûr, à la manière de cette radicale créature qui vient de fendre en 2 un tableau de Roy Lichtenstein au Kunsthaus de Bregenz en Autriche, sous prétexte qu’elle lui trouvait l’air faux.
Rainer, heureusement pour lui, est plus timide. Il se contente de se « réapproprier » les œuvres d’autres artistes en intervenant directement dessus. Uberzeichnungen, qu’il appelle le résultat de ces travaux.
A côté de ça il collectionne l’art brut depuis 40 ans et ce qui devait arriver est arrivé. Arnulf Rainer n’a pas pu s’empêcher de griffonner sur les œuvres de ses copains de Gugging, Johann Hauser, Franz Kernbeis, Johann Fischer, tous créateurs d’art brut pur jus. Plus fort encore, il a demandé à ceux-ci d’en faire autant sur ses propres dessins.
J’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser mais, rien que pour éprouver cette perplexité, ça vaut la peine de voir la collection d’art brut d’Arnulf Rainer.

Crédit photo : Marc Domage - Arnulf Reiner et Franz Kernbeis, sans titre, 1994

Arnulf Rainer et sa collection d’art brut
la Maison Rouge
Fondation Antoine de Galbert
10 bd de la Bastille 75012 Paris

00:25 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

06.09.2005

Animula, le retour


Vous allez me dire que j’ai commencé fort avec mes histoires de Favreau et de Rapeau. Et je vous parle pas du vieux Pineau (18°) dont j’ai abusé pendant les vacances et dont je sifflote encore une petite provision.
C’est que votre petite âme errante est de retour. Il faut vous y faire.
Du chemin, elle en a parcouru, sous un soleil à faire rissoler le maïs, le long des départementales de nos belles provinces d’Aunis et de Saintonge réunies. Là bas, le temps d’une saison touristique à mort, rien que des rencontres.



Rencontres avec les âmes bien vivantes de monsieur Loulou, sculpteur cagouillard aux styles contrastés
et de monsieur Titi, décorateur de La Gaîté, sa maison aux mosaïques.


Rencontres avec les âmes du passé dans plein de petites églises romanes aux chapiteaux plutôt dégourdis


ou aux murs couverts d’épatants signes gravés par les maçons du XIIe siècle.

Comme ont fait de même, des siècles plus tard les gabariers sur les bords de la Charente


Et puis plusieurs jardins extraordinaires, du plus anonyme, déniché par hasard (et identifié ensuite comme celui de Franck Vriet)


aux mieux connus, comme le jardin de Gabriel, un peu délavé depuis la mort de son créateur mais toujours là, et un peu là

Un été bien rempli, une bonne cuvée.

J’ai horreur des 4 Saisons de Vivaldi, alors je vous les jouerai pas mais je compte bien vous entraîner dans mes dérives d’automne, d’hiver et de printemps. Toute l’année à la peine, votre petite âme, toute l’année à la joie des découvertes et au petit bonheur des surprises.

Animula

00:25 Publié dans Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Graffiti, Franck Vriet, Albert Gabriel, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

05.09.2005

Le tatoueur de forêt

On a retrouvé l’Homme des Bois d’Abjat.
Au détour d’un de ces quotidiens régionaux qu’on aime à feuilleter pendant la sieste lorsqu’on est en vacances. Un article, soudain, qui saute aux yeux parce qu’il nous donne des nouvelles de Pierre Rapeau, le poète du land-art sans peine.
A la fin des années 80, ce prof de biologie, fan de René Char et d’Eugène Guillevic, surmonta un accès de mutisme en dispersant des dizaines d’œuvres dans le paysage forestier de son Périgord natal.
Avec le temps, les couleurs des rochers et des souches maquillés par lui ont pâli. Ses géantes, ses licornes, ses Ivan-le-Terrible ne fichent plus la trouille aux chasseurs mais le miracle est qu’on s’intéresse encore à leurs cris qui retournent paisiblement au silence

 

 

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Forêt tatouée en Périgord vert
Abjat-sur-Bandiat (24)
in Sud-Ouest Charente du 9 août 2005
par Alain Bernard


Photo : Yannick Rolandeau

00:10 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

04.09.2005

La Bohème à Yviers

Si je vous dis La Bohême, ce n’est pas à la chanson du crooner arménien que je pense mais à la maison de Lucien Favreau perdue dans la campagne charentaise.
Cela faisait 15 ans que je ne l’avais vue et j’ai eu la bonne surprise de la retrouver intacte et son jardin de sculptures aussi.

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Emule du Facteur Cheval, Favreau a eu plus de chance que lui. Ses cendres reposent sur son site. Sa famille habite là et veille à la conservation des œuvres multiples de ce compagnon plâtrier qui, après la mort de son chien, se lança avec passion dans la création jusqu’à sa propre disparition en 1990
 
Bien que signalé dans le Guide du Routard Poitou-Charentes, le site de la Bohème est assez coton à trouver. A Yviers (environs de Chalais), ne pas prendre la direction de Boresse mais la route à gauche. C’est tout droit. Après 2 km environ, un embranchement, La Vaure à droite. C’est là. Téléphoner pour visiter.

22:30 Publié dans Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lucien favreau, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |